Les points clés :
- Chaque français achète en moyenne 9,5 kilos de textiles et de chaussures par an. A peine 3,6 kilos sont recyclés !
- Recycler permet de réduire la pollution, la consommation d’eau et l’énergie.
Les sacs et les pailles en plastique ne sont pas les seuls articles qui menacent notre planète et qui se retrouvent dans les décharges. Croyez-le ou non, mais le textile à sa part de responsabilité dans les problèmes environnementaux. Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), chaque Français achète en moyenne 9,5 kilos de textiles et de chaussures par an. 3,6 kilos seulement sont collectés et triés pour être réutilisés et recyclés. C’est peu ! Bien trop peu !
Trois solutions en “R” sont donc envisageables : réparer, recycler et réutiliser. Le recyclage des textiles ne cesse de prendre de l’ampleur en France notamment avec la loi relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire et à l’économie circulaire. Mais dans les faits, ce n’est pas si simple !
Bref, nous avons un véritable problème avec les déchets textiles et la mode ne sera jamais une industrie durable. Alors, le recyclage textile est-il la solution ? Comment recycler efficacement les textiles ?
Qu’est-ce que le recyclage textile ?
Le recyclage textile consiste à récupérer les vieux vêtements et les autres textiles pour être traités et réutilisés en vue de fabriquer de nouvelles fibres. Les tissus et les autres textiles ne doivent pas être jetés à la poubelle. Après tout, ce ne sont pas vraiment des ordures. Ainsi, l’intérêt du recyclage est donc d’éviter que les vieux habits qui ne sont plus utilisés, ne soient jetés dans la nature pour la polluer. Ce processus se décline en plusieurs étapes : le don, la collecte, le tri et le traitement des textiles et enfin le transport.
Bien au-delà de la nécessité de ne pas jeter les déchets textiles, c’est la protection de l’environnement et particulièrement des ressources fluviales qui est en jeu. En effet, les vêtements et autres textiles que nous utilisons sont pour la plupart fabriqués à base de coton. Or, cette production est très gourmande en eau. Le recyclage des textiles s’impose donc comme une alternative pour éviter d’aller droit dans le mur. Surtout que la production ne cesse de s’amplifier.
L’urgence du recyclage
Nos habitudes de consommation nous poussent à renouveler sans cesse et rapidement notre vestiaire. Certains d’entre nous ne portent leurs vêtements qu’une dizaine de fois avant de s’en débarrasser. Inévitablement, cela entraîne un volume de déchets textiles de plus en plus important qu’il faut traiter d’une manière ou d’une autre. Notons qu’en France, ce sont plus de 2,5 milliards d’articles Textiles d’habillement, Linge de maison et Chaussures (TLC) qui sont mis sur le marché chaque année.
Ainsi, l’importance du recyclage ne cesse de prendre de l’ampleur. Il est urgent d’agir ! L’Agence de la transition écologique (ADEME) révèle que 100 milliards de vêtements sont vendus chaque année dans le monde et nous achetons en moyenne 60% de vêtements de plus qu’il y a 15 ans. De quoi faire réfléchir !
Les chiffres restent alarmants ! En Europe, on se débarrasse chaque année de plus de 4 millions de tonnes de textiles dont 80% sont jetés dans la poubelle pour ordures ménagères et finissent par être tout simplement enfouis ou incinérés (ADEME). Ainsi, le recyclage textile est un véritable défi à relever ! Ainsi, pour organiser et participer à la gestion et au traitement des articles en fin de vie, l’éco-organisme des Textiles d’habillement, Linge de maison et Chaussures usagés (Eco TLC) a été créé en 2008.
Pourquoi recycler ?
Bonne question direz-vous ! Tout simplement, parce qu’une fois dans les décharges, les fibres naturelles peuvent mettre entre quelques semaines à quelques années à se décomposer. Elles peuvent libérer du méthane et du CO2 dans l’atmosphère. Les textiles synthétiques, quant à eux, ne se décomposent pas et peuvent ainsi rejeter des substances toxiques dans les eaux et les sols environnants. Rien de bien réjouissant !
Le recyclage textile offre donc des avantages environnementaux :
- Réduction de la consommation d’eau et d’énergie.
- Réduction de la pollution.
- Diminution de l’utilisation de colorants.
- Moins de fibres vierges utilisées.
- Diminution des besoins en espace d’enfouissement, en gardant à l’esprit que les fibres synthétiques ne se décomposent pas et que les fibres naturelles rejettent des gaz à effet de serre.
Surtout, lorsque l’on sait qu’un t-shirt en coton conventionnel nécessite environ 3 000L d’eau contre 50L pour un t-shirt en coton recyclé.
Le processus de recyclage textile
La collecte et le tri
Avant toute chose, pour recycler les textiles il faut les collecter puis les trier afin d’éviter qu’ils ne soient incinérés ou enfouis. Les bornes de recyclage textile du collecteur Le Relais, par exemple, sont faites pour ça. Il y en a un peu partout, sur la voie publique, dans les déchetteries, ou même dans certaines associations. Mais attention, les directives sont strictes sur ce que vous pouvez déposer ou non. En règle générale, les vêtements doivent être propres et secs pour éviter les moisissures et les bactéries.
Mais alors, que deviennent nos textiles une fois déposés dans les bornes de collecte ? Rassurez-vous, ils ne sont pas détruits ! On leur offre une seconde vie ! Ils sont transportés vers des centres de tri où on décidera de leur sort. Les textiles sont triés par type de vêtements, par tissu (fibres synthétiques ou naturelles) et par couleur (certains matériaux doivent être teints à nouveau tandis que d’autres non). Ensuite, ils seront soient :
- réutilisé en l’état (vêtements d’occasion) via le réemploi,
- transformé en matière via le recyclage,
- revalorisé énergétiquement pour en faire du combustible,
- détruits lorsqu’ils sont inexploitables.
Votre jean troué pourra trouver une nouvelle utilité !
Les différentes méthodes de recyclage textile
Avant de rentrer dans la phase de recyclage, il est nécessaire de procéder à l’enlèvement de tout ce qui orne nos vêtements : fermetures éclairs, boutons, rivets. Cela évite tout risque d’étincelles donc d’inflammation de la matière.
Il faut savoir qu’il existe 2 types de recyclage : pre-consumer et post-consumer. Le recyclage pre-consumer intervient avant l’utilisation du produit par le client, comme les chutes de production, tandis que le recyclage post-consumer intervient après que le produit ait déjà été porté. C’est le cas des anciens vêtements ou des bouteilles en plastique, qui ont déjà eu une vie.
Le recyclage peut se faire via deux processus : le recyclage mécanique ou le recyclage chimique. Le principe ? Le recyclage mécanique, technique la plus utilisée, permet de déchiqueter le tissu comme le coton ou la laine pour en faire de plus petites fibres ou particules. Cela les rend très courtes donc fragiles. C’est l’une des limites du recyclage. Elles sont alors utilisées pour l’isolation, le rembourrage des matelas ou pour les chiffons de nettoyage. Rares sont les collections de vêtements 100% en textiles recyclés car le recyclage des fibres rend le tissu moins qualitatif. Mais cela tend à changer ! Ainsi , pour retrouver une meilleure qualité, elles sont mélangées à de longues (nouvelles) fibres moins fragiles.
Alors qu’il n’existe qu’une seule option de recyclage pour les fibres naturelles, les fibres synthétiques en ont deux. Elles peuvent être recyclées aussi bien mécaniquement que chimiquement. Le polyester, par exemple, est pulvérisé, fondu puis filé en de nouvelles fibres.
Bref, le recyclage, ce n’est pas si simple !
Quel avenir pour nos textiles usagés ?
Des alternatives simples et innovantes sont en train de voir le jour pour transformer les déchets en matières premières entrant dans la composition de nouveaux produits. Les marques ne sont pas en reste et certaines contribuent à leur échelle aux recyclages. C’est le cas d’Hopaal, l’une des marques les plus avancées en France en matière de vêtements recyclés. Elle a réussi le pari de proposer des pièces intemporelles, durables mais surtout de très bonne qualité. On ne peut qu’encourager ce genre de démarche !
Ainsi, il est urgent d’agir et de trouver des solutions pour recycler toujours plus de textiles. En attendant, la meilleure chose que nous puissions faire pour la planète est d’être plus attentifs à nos textiles et aux dons pour leur donner une seconde vie, loin des sites d’enfouissement.